01- Extrait de "Myosotis"
35- Sketch. Chères vacances.

01-Extrait de Myosotis.
Vous allez découvrir dans ce blog, des textes, soit inédits, soit épuisés. Pour notre première rencontre je vous propose un extrait de "Myosotis" , mon premier roman, humoristique.
...Au milieu de la conversation, je m'informe pour connaître la durée du séjour de notre invitée. Florence n'en a aucune idée. Judith est venue à Bordeaux s'inscrire à la faculté pour l'année scolaire. Elle est arrivée à l'avance pour pouvoir se trouver un logement. Dès demain, elles pourront commencer la chasse aux loyers, chambres ou studios. Pour l'instant, je regarde avec angoisse ces énormes sacs à dos remplis de linge sale. " Un peu de courage, ma vieille, me dis-je, ça ne se fera pas tout seul." Je demande donc à ma chère enfant de venir extraire les vêtements pour pouvoir faire une première lessive. Elle me tend pèlemêle du linge qui date du début des vacances : survêtements, chemisiers, serviettes de toilette, le tout intimement mêlé, humide, moisi même. Il faut dire que quand elle était les quinze derniers jours chez son amie, elles y étaient seules. La mère de Judith était partie en Grèce en voyage organisé et son père, invité d'une chasse privée en Écosse. Je découvre aussi, malheureusement, là, au milieu, le séduisant petit ensemble de soie bleu qu'elle lorgnait dans une vitrine. Je lui ai offert pour son anniversaire : jupette ample et bustier justaucorps, froissé, tâché, en piteux état. J'ai envie de hurler. Celui-là, je ne le laverai pas. Je l'enverrai au nettoyage. J'aperçois même sous l'emmanchure un accroc. Je demande des explications à Florence. Elle fait l'étonnée. Je ne suis pas dupe. Cette façon de le retourner dans tous les sens en faisant l'innocente me met hors de moi. Je crie, j'insiste et finis par réveiller Judith. Elle découvre le conflit des générations version française. Mais, comme tout Anglais ou Anglaise qui se respecte, elle ne s'émeut pas. Voyant la tenue que je tiens au bout des doigts, elle a un air malicieux, un regard entendu qu'elle dirige vers Florence qui, sur le champ rapproche instinctivement ses sourcils. Elle a un visage de mégère. L'heure est grave. Laquelle des deux va craquer. Je ne dis plus rien, reste le bras tendu, tenant entre mes doigts ce qui avait été l'objet de tant de convoitise. Florence passe aux aveux. Elle avait amené cette tenue pour aller danser. Seulement, elle la trouvait trop chic et a mis des tee-shirts rigolos et des Jeans délavés pour faire comme tout le monde. Soit. Je ne comprends toujours pas. Nous en sommes arrivés à chercher la pièce maîtresse du puzzle. Après une hésitation qui ressemble à une minute de silence, elle se décide enfin. Un soir, elles ont été invitées à un bal costumé. Elle a donc prêté ce délicat ensemble à un copain qui s'en est travesti. Évidemment, le bustier n'a pas résisté aux pectoraux de ce jeune homme. Je suis furieuse. Curieuse façon de montrer notre climat familial à une étrangère. Je m'en excuse. Elle réplique que chez elle, c'est pareil. Elle parle très bien le français, s'exprime très correctement. Est-ce une réplique de politesse ? Florence croit bon d'ajouter qu'elle a brûlé au cours de cette fameuse soirée un pantalon qui n'était pas à elle en voulant le repasser. Ça, je veux bien le croire ! C’est un appareil qui lui est totalement étranger. Judith fait « Peuh! C'est sans importance ». Bien sûr que c'est sans importance voyons ! Je suis vraiment la seule à me formaliser de ce genre de petit détail. Le contenu des sacs de Judith est semblable à celui de Florence et ses vêtements dans un état tout aussi lamentable. Je ferme la parenthèse, mais je comprends maintenant leur gloutonnerie, si elles n'ont pas fait plus de cuisines que de lessive. Avant de se remettre à table, elles ont une bonne heure à attendre et en profitent pour aller se promener un peu. Elles prennent les bicyclettes et vont rouler dans les environs au milieu des vignes. La chambre que nous octroyons à Judith est exiguë : un lit d'appoint pliant dans un petit placard avec un dégagement tout juste suffisant pour ranger ses vêtements, une étagère bibliothèque; mais, provisoirement, jusqu'à ce qu'elle se procure un studio, elle s'en contentera. D'ailleurs, elle a l'air d'avoir bon caractère. Pour le peu que je puisse en juger, elle se satisfait de tout......
Je me souviens pourtant de ce jour lamentable Quand à moitié chemin, on pensa à la table. Une autre fois, aussi, où pendant tout un mois, Il a fallu manger en se passant de plat. Tout ceci pour vous dire que le départ déjà Est vraiment un exploit, on démarre dans la joie. Après avoir roulé, fait plein de kilomètres, On arrive au camping pour s’installer en maîtres. Nos vingt mètres carrés, alloués pour l’été Seront utilisés, j’dirais même comblés. Et, commence pour nous un mois d’indépendance, Parmi les estivants, collègues de vacances. Le premier jour, bien sûr, tout ce passe très bien, On s’enchante de tout, on salue les voisins. Le lendemain, déjà, commencent les surprises, A six heures moins le quart, on a droit au caprice. C’est un gamin nerveux, qui a soif, qui a faim, Et qui n’attendra pas neuf heures du matin. On se réveille aigri et on fait grise mine, La grâce matinée sera partie remise. Heureusement pour nous, on garde le moral, On est compréhensif, y a rien de plus normal. Après le p’tit café, la douche matinale, L’idée d’une balade n’est pas originale. Au bout de vingt minutes, on ne peut plus rouler. Y a des embouteillages, et nous, on est coincé. Une chance pourtant s’offre à nous vers midi. Un joli coin de pré, tout vert et tout fleuri. Nous nous y installons, heureux de cette aubaine, Déballant nos trésors dans notre coin champêtre. Mais, c’était sans compter sur la gent laborieuse, Nous avons découvert des abeilles furieuses, Ainsi qu’un peloton, une armée de fourmi Qui viennent assiéger notre charcuterie. Elles piquent nos jambes, on en trouve partout, Sur nos mains, sur nos bras et même dans le cou. Cette animalerie nous invite à partir, Et, très obéissants, on s’empresse d’obéir. Nous reprenons le train, le train de véhicules, Pour revenir camper, on se sent ri-di-cu-le. On rêve d’une douche, le soir, en arrivant, Qui nous délasserait, qu’on prendrait en chantant. Mais vingt personnes au moins attendent avant nous, Va falloir patienter ou prendre rendez-vous. Que les places sont chères ! Et chères nos vacances, Que l’on attend pourtant avec tant d’impatience !
036-Bonne rentrée à tous.
Ma plume.
Ma plume virevolte, elle danse dans les airs,
Elle dessine des lettres, c’est tout ce qu’elle sait faire.
Elle crée parfois des mots, pour finir par des phrases,
Aussi douces et légères que sa robe de gaze.
Cette danseuse sait, nous charmer de son corps,
Attirer nos regards, dévoiler ses trésors.
Lisez entre les lignes, ces histoires inouïes,
Qui murissent le jour mais ce créent dans la nuit.
S. Cassagne.
A Estelle,
Comme un petit poussin s’extrait de sa coquille,
Le moment est venu, tu as poussé ton cri,
Ce fut soulagement pour tes parents fébriles,
Eclatant de bonheur de te voir si jolie.
Ils ont, un premier temps inspecté ton visage,
Ces joues de porcelaine et ces yeux de saphir,
Découvert que tu étais pareille à leur image,
Parfaite en tout point pour leur plus grand plaisir.
Il est vrai qu’ils avaient pour toi quelque inquiétude,
Depuis des mois déjà, tu te manifestais,
Voulant inconsciemment rompre ta solitude
Avant même déjà d’y être préparée.
Pour eux, c’était le doute, l’angoisse permanente.
Préparant ta venue, ils y croyaient si fort.
Tu as dû patienter et être indulgente
Avant que de pouvoir te lier à leur sort.
Déjà, petite fille, tu tiens beaucoup de place
Dans le cœur de tous ceux qui t’ont tant attendue,
Tes parents sont très fiers et ils vont faire face
Pour t’élever très haut : tu es la bienvenue.
Cédric, ce chérubin, très jeune lui aussi
Te donnera la main et guidera tes pas.
Vous serez je l’espère tous deux toujours amis
Et fraternellement marcherez toujours droit.
Tes yeux sont le reflet de l’onde qui sommeille,
On y voit de l’espoir, de la félicité,
Que tu as apporté, toi, la petite abeille,
Pour combler de bonheur tes parents au foyer.
S. Cassagne
Notre petite pose récréative

